Ginny Soskey

Les 60 qui font bouger la Haute
Les 60 qui font bouger la Haute MarnePar Dossier dirigé par Philippe Bidalon avec Sarah Brethes, Letizia Dannery, Eric Mandonnet, Marianne Payot, Nicolas Pinault, Richard de Vendeuil, Anne Vidalie et , publié le 13/04/2006
A l'ombre de la monumentale croix de Lorraine érigée à la mémoire du chef de la France libre, la Haute Marne résiste. D'abord aux préjugés qui situent cet improbable territoire au milieu de nulle part, là bas vers l'est. Aux blessures de l'Histoire et des mutations industrielles, ensuite, dont les stigmates sont encore bien perceptibles, notamment à Saint Dizier. A son déficit d'image, enfin, car cette fille de Champagne ne sait pas se faire mousser. Et pourtant, la terre qui fut à la fois le refuge de Voltaire et le berceau de Diderot mérite d'être mise en lumière. Pour la richesse de son environnement. L'abondance de lacs, de sources et de rivières lui a donné le surnom de château d'eau de la France, et, à raison d'un hectare de forêt par habitant, la Haute Marne constitue un paradis pour les chasseurs et les randonneurs. Mais l'essentiel réside, bien sûr, dans ses pôles d'excellence. De ses forges sortirent les plaques des cheminées de Versailles, et les bouches du métro parisien ornées de fontes Art nouveau témoignent d'un savoir faire inestimable. De nos jours, malgré les dures saignées des restructurations, la métallurgie représente encore plus de 15% des 43 000 emplois salariés du privé. Et la plupart des fonderies haut marnaises signent toujours parmi les fournisseurs des grands ouvrages contemporains, du tunnel sous la Manche au viaduc de Millau, en passant par la Grande Arche de la Défense et par Airbus. Hier phare de la coutellerie, aujourd'hui leader dans la fabrication de matériels médico chirurgicaux, ce territoire sait adapter sa valeur ajoutée aux avancées technologiques. Ce qui lui permet d'afficher un taux de chômage légèrement inférieur (9,4% en 2004) à la moyenne nationale. Qu'ils habitent Chaumont, Langres, Saint Dizier ou Nogent, ce sont d'abord les 190 000 habitants du département qui contribuent par leur talent et leur travail à ces bons résultats. Parmi eux, en voici 60: 60 personnages décisifs, connus ou non, dont l'action au service de la Haute Marne mérite d'être soulignée.
AcierAndré Robert DehaultCet ingénieur des Arts et Métiers avait tout juste 26 ans quand, frais émoulu de l'Ecole supérieure de fonderie, on lui tendit les rênes de l'entreprise fondée par son arrière grand père, un siècle plus tôt. Nous étions en 1969 et les aciéries Hachette et Driout employaient alors 150 personnes. Ils sont désormais 500 à fabriquer des pièces pour les engins de terrassement et les industries de l'énergie et du transport ferroviaire, pour un chiffre d'affaires de 42 millions d'euros. La clef de ce développement remarquable? "Une politique d'investissements continue, tournée vers l'export, qui a permis à la société de maintenir le cap malgré des périodes difficiles", explique André Robert Dehault, 62 ans. Président des Fondeurs de France depuis 2003, le chef d'entreprise planche activement, avec le gouvernement et les partenaires sociaux, à l'élaboration d'un "plan fonderie" qui engagera le secteur à s'adapter à la nouvelle donne mondiale, globalisation oblige. A son côté, son épouse, Elisabeth, conseillère générale (DVD) et fondatrice de l'Association de sauvegarde du patrimoine métallurgique haut marnais, se charge, quant à elle, de garder vive la mémoire de la profession.
Prothèses orthopédiquesBernard MarleMalgré l'atavisme, ce rejeton de coutelier n'a jamais éprouvé de penchant particulier pour les lames. Tradition oblige, il secondera pourtant très tôt son père au sein des Etablissements Marle, avant de lui succéder, en 1978. Cette année là, initié par un ami chirurgien qui l'introduit au c?ur des blocs opératoires, le jeune chef d'entreprise décide de relever un pari fou. "Cela a fait tilt!" se souvient Bernard Marle, qui engage alors l'entreprise familiale sur la voie de la restructuration. Objectif: la mise au point de prothèses orthopédiques semi finies. Cinq années difficiles s'ensuivront. Le temps nécessaire pour s'assurer un nom sur ce nouveau marché. Mais le pionnier avait eu une bonne intuition: près de trente ans plus tard, l'entreprise de 130 salariés, no 1 européen, occupe 20% du marché mondial et affiche un chiffre d'affaires de 24,5 millions d'euros. A 57 ans, ce passionné de course de vitesse a délaissé les circuits mais continue, marginalement, à forger des pièces de moteur pour la formule 1 et des boules de pétanque de compétition, commercialisées sous la marque Marle Sport.
OutillagePascal GilletLes bricoleurs le savent: un travail bien fait nécessite de bons outils. Et le spécialiste, c'est lui. A la tête de Gillet Outillage, depuis sa création en 1977, ce chef d'entreprise dirige les 40 salariés installés à Nogent. Avec un chiffre d'affaires de 6 millions d'euros, ce fabricant d'outillage, automobile notamment, s'en sort plutôt bien. Mais c'est surtout pour Nogentech qu'il a eu du nez. Imaginé, en 2003, pour soutenir essentiellement la coutellerie, ce regroupement d'entreprises a connu un autre destin grâce à Pascal Gillet. Il a réussi à fédérer 70 entreprises de la fonderie et de l'industrie mécanique pour agir en réseau. Vendre l'image du bassin nogentais et le faire connaître partout en France et en Europe, telle est la mission de cette structure. Et c'est un succès. Mais cela laisse peu de temps à cet homme de 58 ans. "Je parcours entre 70 000 et 80 000 kilomètres par an, déclare t il, amusé. Je profite donc de la Haute Marne le week end." Un repos bien mérité pour cet enfant du pays.
DéveloppementRégis Flot et Jean Loïc CarréPour dynamiser le département, ces deux là font la paire. Au sein de l'Association du pôle technologique de Nogent, et sous l'impulsion du conseil général, ils se démènent pour valoriser la Haute Marne et créer des emplois d'ingénieurs. Outre l'aménagement du territoire, l'originalité de ce projet est le partenariat avec l'univer sité technologique de Troyes (UTT). Il prévoit la création d'un mastère pouvant accueillir 15 élèves, qui suivront des cours en alternance avec des stages au sein des entreprises du pôle. Chacun a un rôle bien défini. Régis Flot, le président, retraité et bénévole, définit la stratégie et gère les relations entre les partenaires. Il veut aussi "donner aux jeunes la possibilité de rester travailler au pays". Quant à Jean Loïc Carré, 52 ans, lui aussi ingénieur, il gère le côté opérationnel du projet. La tête et les jambes en quelque sorte. Tous les deux partagent une même passion, le sport automobile, qui les conduira sans risque d'embardée sur la route du succès.
PresseJean Bletner"Quand je me retourne sur mon passé, je me dis que j'ai eu une vie passionnante, riche en aventures, mais aussi en épreuves", confie le PDG du Journal de la Haute Marne et de la holding qui réunit autour du titre deux imprimeries, une maison d'édition (Crépin Leblond) et le gratuit Top 52. A compter parmi les belles aventures, celle de la naissance d'un quotidien, La Haute Marne libérée, sous la houlette de son résistant de père, Gilbert, qu'il rejoindra au début des années 1950. Ou encore celle d'un mariage ambitieux, en 1993, avec le concurrent historique, L'Est républicain. Mais Jean Bletner n'oublie pas les moments douloureux. Le plus sombre d'entre eux une explosion accidentelle due au gaz, en 1969 fit trois morts et détruisit les rotatives. Malgré les infortunes, l'influence de son journal n'a cessé de se renforcer au fil des décennies: chaque jour la proportion est exceptionnelle près de 100 000 des 185 000 Haut Marnais l'ont entre les mains. Le secret de ce succès? "Une formule régulièrement modernisée, qui donne la part belle à l'information de services", résume le fringant monsieur, qui ne fait décidément pas ses 76 printemps.
ForgesJean Louis DeguyLe poids économique des Forges de Courcelles (102 millions d'euros de chiffre d'affaires, 530 salariés) est à la mesure de la grande discrétion de son président. A la tête, depuis 1995, de l'entreprise familiale spécialisée dans la fabrication de pièces de sécurité et de moteur pour l'industrie automobile, cet ingénieur centralien de 47 ans, actuel président de l'Association française de forge, perpétue le principe d'un management familial qui confère dynamisme et réactivité au leader européen des pignons pour boîtes de vitesses. Cela main dans la main avec son frère François, directeur des deux autres filiales du groupe Sifcor Amis (Allier) et C2FT (Loire) qui totalisent 20% du tonnage de la forge automobile française.
FonderiesMarthe PrunierIl y a bien quelques machos et la surprise qui se lit parfois sur le visage des clients, confie la directrice générale de la Compagnie industrielle et financière (CIF), mais dans l'ensemble, cela se passe plutôt bien." La présence d'une femme au sommet d'un groupe de fonderie et de mécanique qui pèse 130 millions d'euros de chiffre d'affaires, emploie 1 100 salariés et compte parmi ses faits d'armes des pièces utilisées dans la construction du viaduc de Millau n'est effectivement pas chose courante. A 45 ans, main de fer dans un gant de velours, la représentante de la sixième génération de la famille Ferry Capitain s'acquitte de la tâche avec aisance. Et s'attache à féminiser l'entreprise qu'elle dirige, depuis 1997, en "donnant une chance à celles qui le méritent".
Vincent CarruLes moines de Clairvaux furent les premiers forgerons de Wassy. Huit cent cinquante ans plus tard, GHM y fabrique toujours des pièces de fonte, à destination de l'industrie mécanique et du BTP. Propriétaire de deux autres sites de production, à Sommevoire et à Dommartin, et actionnaire majoritaire de la société Eclatec, près de Nancy, le groupe (650 salariés, 79,5 millions d'euros de chiffre d'affaires) a peu à peu diversifié ses activités, jusqu'à s'imposer comme le premier fabricant français d'éclairage urbain. A la grande satisfaction du président du directoire, en poste depuis 2002. Industriel par passion, Vincent Carru, 49 ans, a forgé ses armes dans les systèmes robotisés, à Troyes, puis dans l'ingénierie, à Amiens. Il travaille aujourd'hui à "relever un challenge quotidien: assurer l'équilibre d'un groupe intervenant sur des marchés à dynamiques très différentes".
CCIMichel AuerIl est un titre que ce chef d'entreprise de 55 ans collectionne sur son CV: président. A la tête du directoire de la société familiale de constructions métalliques, SA Auer (105 salariés, 21 millions d'euros de chiffre d'affaires), Michel Auer tient également le gouvernail de la chambre de commerce et d'industrie de la Haute Marne, depuis janvier 2006, de la Fédération départementale du bâtiment et de l'association de chefs d'entreprise Expansud 52. "Je suis toujours au boulot", sourit le natif d'Occey. Investi corps et âme dans le développement économique du département, "un challenge vital", il s'est récemment battu contre la fermeture de l'usine McCormick, à Saint Dizier.
PlasturgiePatrick HiltLes voitures à vivre, il connaît. A 38 ans, ce fan d'automobile dirige les 110 salariés de l'unité haut marnaise de Magna Donnelly, le quatrième équipementier mondial. Spécialisé dans le surmoulage de vitres, le site de Humes Jorquenay est en pleine expansion et prévoit un chiffre d'affaires de 27 millions d'euros en 2006. Cet ingénieur de formation a débuté dans le groupe il y a quatorze ans. Après avoir travaillé en Allemagne, en Espagne et en Irlande, il est nommé, en 2003, en Champagne. Désormais à la tête de l'usine, Patrick Hilt apprécie la position de carrefour européen du département. Et son entreprise compte bien en devenir l'une des vitrines.
MédicalPatrick et Benoît LandangerA 56 ans, Patrick Landanger tranche dans le vif. Et pour cause: il est le fondateur et PDG de Landanger, leader français du matériel chirurgical. Avec un chiffre d'affaires supérieur à 10 millions d'euros, l'entreprise est prospère, malgré la concurrence américaine. C'est pour cela qu'il a peu à peu passé la main à son fils Benoît pour se tourner vers son autre passion: le vin. D'ailleurs, Patrick Landanger consacre désormais tout son temps aux 14 hectares de son vignoble bourguignon. Avec 5 000 caisses produites, le Domaine de la Pousse d'or aligne de belles étiquettes, notamment en corton, pommard et volnay.
IndustrieBenoît DeboosSon devoir: la pelle. C'est un peu la devise quand on travaille chez Ammann Yanmar, le n 3 européen des constructeurs de minipelles hydrauliques. Et ces petits engins sortent à la chaîne de l'usine de Saint Dizier, qui réalise un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros et emploie 250 salariés. Benoît Deboos, directeur général, arrivé en 2004 dans le groupe, est optimiste, puisque l'activité augmente de 15% par an. A 58 ans, ce Normand, qui parcourait déjà les routes de la Haute Marne quand il suivait des études d'ingénieur à Nancy, s'adonne au bricolage. De quoi encore lui donner des idées plein la pelle.
Pierre SantiniRiche en lingots, ce futur papa l'est assurément. Hélas! ils ne sont pas en or, mais en aluminium. Pierre Santini, 27 ans, a repris depuis 1997 Soremo, l'entreprise familiale, qu'il dirige avec son frère Pascal et sa s?ur Emmanuelle. Leur société, la seule en France spécialisée dans le recyclage des moteurs de voiture, réalise malgré la concurrence des pays de l'Est un chiffres d'affaires de 13 millions d'euros. Certes, les normes environnementales pour le site de Chaumont, autrefois pointé du doigt, sont drastiques et donc coûteuses. Peu importe: ce Lyonnais entend bien préserver la nature de la haute Champagne, dont il est tombé amoureux.
Xavier BoucknoogheIl y a vingt ans, il ne savait pas où se trouvait Chaumont. Cette année là, cet autodidacte natif de Tourcoing accepte la proposition de son beau père, un industriel du Nord, de reprendre à son côté la société chaumontaise Conia, spécialisée dans le fil métallique pour les conserves. "Il m'a tout appris, de la technique au commercial, en passant par la gestion", raconte le PDG d'Artifil, l'entreprise qui a succédé à Conia, en 1985, et emploie désormais 83 salariés. Le bocal ne pèse plus que 15% du chiffre d'affaires, qui devrait atteindre 7,2 millions d'euros cette année, derrière l'automobile (20%). Pour Xavier Boucknooghe, 42 ans, pas question de mettre tous les ?ufs d'Artifil dans le même panier.
Pascal BabouotLe laser, c'est son affaire. Depuis sa création, en 1988, il dirige Alpha Laser, société de microsoudure travaillant pour les secteurs médical, aéronautique et automobile. Avec ses 35 salariés et un chiffre d'affaires supérieur à 2 millions d'euros, Pascal Babouot, 49 ans, est un chef d'entreprise heureux. Mais cet homme a d'autres casquettes, puisqu'il est aussi le maire (sans étiquette) des 700 habitants de Colombey les Deux Eglises. Et, loin de la Haute Marne, c'est dans les dunes de Libye ou de Tunisie qu'il s'évade au volant de son 4 x 4. Pas un grain de sable ne semble pouvoir enrayer sa bonne humeur.
CoutellerieDaniel MargauxFils et petit fils de coutelier, ce Bieslois a repris, depuis 2000, la célèbre maison Jacques Mongin. Après avoir travaillé vingt sept ans avec son beau père, il dirige désormais l'entreprise familiale et ses sept salariés. Manches en ivoire, en corne de zébu ou de buffle: cet artisan de 53 ans effectue un vrai travail d'orfèvre. Et, une fois qu'il a rangé ses lames, Daniel Margaux joue du cor pour l'Etoile biesloise et nogentaise, dont il est le vice président. Entre 3 000 et 4 500 pièces sont fabriquées chaque année, et ce n'est pas près de s'arrêter, car son gendre l'a rejoint. Une vraie histoire de famille!
Joël LandangerCe sexagénaire apprécie Linda Evangelista, la belle qui déclare: "Quand vous choisissez un cigare, tout va bien!" Voilà une quinzaine d'années, il reprend l'usine Eloi Pernet à Nogent. Spécialisée dans le coupe cigare, elle emploie 35 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 3,2 millions d'euros. Ses clients ont pour nom Davidoff, Dunhill, Cartier, Hermès? Car les coupe cigares de Joël Landanger se vendent entre 300 et 1 000 e. En bon Haut Marnais, il aime chasser dans les forêts. Mais la passion cynégétique l'amène parfois à traquer le gros gibier au Sénégal ou au Cameroun. Et, s'il y a bien une destination qui le fait encore rêver, c'est évidemment? La Havane.
Florence Vidonne"Tout! Je vous dirai tout sur les couteaux?", voilà une chanson que pourrait fredonner cette admiratrice des belles lames. Arrivée, en 1994, à la tête du musée de la Coutellerie de Nogent, cette Dauphinoise connaît bien son sujet. Diplômée d'histoire, d'histoire de l'art et d'archéologie, Florence Vidonne a écrit deux ouvrages sur le sujet, dont le dernier s'intitule Couteaux d'hier et d'aujourd'hui (Flammarion). Dans les vitrines du musée, on retrouve les sept "grandes classes" de la coutellerie: les couteaux de table, bien sûr, mais aussi les instruments de chirurgie et ceux de toilette. A 45 ans, elle trouve encore du temps pour s'adonner à la nage avec palmes ou à la randonnée à un rythme? à couper le souffle.
LogistiqueGuy DurantetComment profiter de sa position de carrefour pour développer la Haute Marne? C'est à cette question que tente de répondre le président du syndicat mixte d'aménagement économique du pays de Langres. Le maire d'Aujeurres, par ailleurs conseiller général (sans étiquette), a des idées. Le département, traversé par les autoroutes A 5 et A 31et de grands axes ferroviaires, constitue une zone de transit importante. Un projet de "port sec", à Chalindrey, a été imaginé pour profiter de cette manne. Toutes les infrastructures (routières et ferroviaires) verront le jour d'ici à 2015. Et quand il ne pense pas à l'essor de la Haute Champagne, Guy Durantet, 57 ans, se détend au festival Tinta'Mars, à Langres. sac taupe cuir
AgroalimentaireJean Michel Feuillet"La gourmandise est le péché des moines vertueux." Le directeur du site Miko de Saint Dizier doit sûrement sourire en pensant à cette citation de son auteur préféré: Honoré de Balzac. Il faut dire qu'il régale des gourmands dans toute l'Europe, puisque son usine a produit 85 millions de litres de glace en 2005. Jean Michel Feuillet a accompli toute sa carrière chez le géant agroalimentaire américain Unilever. Depuis trente ans, il y a occupé différents postes basés en France et aux Pays Bas avant d'être nommé, en 1999, à la tête de l'unité haut marnaise. Lui qui affirme que la glace industrielle est meilleure que l'artisanale se réjouit de son succès. Un produit qui fait fondre ce Charentais.
Sébastien ThouvenotLa pomme de terre n'a plus de secrets pour le jeune directeur de Farm Frites Montigny. Son usine non plus. Titulaire d'un BTS industries agroalimentaires, Sébastien Thouvenot, 31 ans, y a débuté, à l'orée de 1996, comme responsable de la qualité. todd ferrari En avril de cette année là, le propriétaire de l'unité haut marnaise, le groupe Unilever, l'a cédée à Farm Frites, entreprise néerlandaise et 100% familiale. "C'était une ruine, mais Farm Frites cherchait un outil de production en France et s'intéressait à notre potentiel de culture de pommes de terre", raconte Thouvenot, promu responsable du site. A coups d'investissements massifs, l'usine de Montigny le Roi s'est convertie aux standards de qualité mondiaux. Et affiche un chiffre d'affaires qui frôle les 20 millions d'euros.
FromagesThierry RemilletQu'il est bon le fromage de Langres, avec sa fontaine et sa couleur jaune. Il distille même, parfois, un goût de noisette. Le président du Syndicat interprofessionnel du fromage de Langres ne dira pas le contraire. A 42 ans, il est à la tête de cette AOC, qui a écoulé 390 tonnes en 2005. Marié et père de trois enfants, Thierry Remillet a d'abord appris le métier à l'étranger. Son diplôme agricole en poche, il part travailler dans des fermes en Suisse et aux Etats Unis, avant de rentrer au pays, en 1986, pour reprendre l'exploitation familiale. A l'époque, il mise sur cette pâte

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