Ginny Soskey

Devant l attention
L'école, la rentrée, le poids des cartables, les marronniers. Ceux de la cour de récréation, bien entendu, qui croulent sous les bogues et non les sujets attendus que les journalistes agitent chaque année. Et puis ces panneaux qui invitent les automobilistes à "penser à nos enfants". Ralentissez, sinon vous risquez de bousculer, ou pire, de renverser, un bambin qui court pour ne pas être en retard à l'école.
Ces panneaux, donc, tout le monde les connaît. Ils n'ont pas changé depuis belle lurette. On y voit deux silhouettes noires sur fond blanc. Le grand bonhomme, c'est un garçon. Ca se voit, il porte un pantalon. L'autre forme, c'est une (forcément plus) petite fille. La preuve, elle porte une jupe, comme ses cousines et tantes qui ornent les portes des toilettes pour femmes.
Festival de clichés. Sur ce panneau ci, repéré dans un village bourguignon et que l'on suppose assez ancien, la différence entre les genres est encore plus marquée. Le garçon, presque un adolescent, porte des culottes courtes et des chaussettes montantes, un look très années 1950. La petite fille, sagement coiffée, est chaussée de talons plats et a enfilé une jupe d'écolière. Les deux enfants ne se préparent apparemment pas aux mêmes activités. Le garçon, lesté d'un lourd porte document, semble investi d'une sérieuse mission. La fillette (sa sur ?) tient du bout des doigts ce qui ressemble davantage à un sac à main qu'à un cartable.
Tailleur imperméable. Cette logique passablement sexiste n'a pas seulement cours en France. L'image ci contre, prise à Boston, montre des écoliers qui ressemblent d'ailleurs à de jeunes adultes. L'homme est toujours plus grand que la femme. Cette dernière, vêtue d'un très chic tailleur imperméable, porte un petit dossier qui ressemble à un sac. Enfin, la silhouette masculine esquisse un geste protecteur qui pourrait signifier : "espèce de gourde, si tu regardes trop les magasins, tu vas te faire écraser".
Même son de cloche en Belgique, si l'on en croit ce panneau placé sur l'arrière d'un bus scolaire. Sur fond jaune, le pantalon tient la jupe d'une main si ferme que la petite est contrainte d'accélérer le pas. Qu'il ne lui vienne pas une envie d'école buissonnière ! Elle serait immédiatement rappelée à l'ordre par son frère, cet être doué de raison.
La jupe est droite. Ces panneaux que l'on trouve un peu partout dans les rues de Berlin témoignent d'autres clichés, tout aussi tenaces. Dans un pays dirigé par une chancelière et où les autorités, en tous cas à l'est, ont longtemps magnifié la femme travailleuse, ce sont toujours les mères qui se rendent au jardin d'enfants. La première, frivole par sa jupe volante et sage par son bras qui retient le tissu à la taille, emmène sa progéniture d'un pas décidé. C'est qu'il y a des courses à faire et le repas à préparer. Le bambin, aucune ambiguïté n'est possible, est de sexe masculin. S'il en était autrement, voyez vous, il porterait une jupe. Bien, vous suivez. Or, son vêtement ressemble plutôt à un tablier. Tout cela confirme ce que chacun sait depuis longtemps : le garçon, viril et fort lorsqu'il conduit sa petite sur à l'école, redevient un petit être fragile aussitôt mis en présence de sa maman chérie. Dans la vraie vie comme sur les panneaux. Ci contre une version un peu stylisée de la même image : la jupe est droite mais la pente est forte.
Dans toutes les villes du monde, les piétons sont confrontés à des panneaux de ce genre. On pourrait multiplier les clichés, dans tous les sens du terme. Ce pictogramme, que l'on peut voir dans les couloirs de la Gare de Lyon, à Paris, fait toutefois partie des plus étonnants. Qui d'autre pour langer un enfant qu'une femme, reconnaissable non seulement à sa désormais classique jupe mais aussi à son chignon ? Pour que le poncif soit parfait, les concepteurs du panonceau (sans doute des hommes, mais ce n'est pas sûr) ont même dessiné la couche de l'enfant.
Il arrive toutefois que les aménageurs se montrent plus imaginatifs, moins conformistes ou, disons le carrément, moins misogynes. chaussure femme compensée Ce panneau (à droite), trouvé également à Berlin, ne différencie pas les enfants, si ce n'est par la coupe de cheveux et leur singulière couleur. chaussures qualité pas cher Les principes associés aux genres demeurent néanmoins respectés. La petite fille, si c'est elle, porte des couettes et est associée au rose. Le garçonnet a les cheveux plus courts et se teint en bleu. Quelques efforts également le long de cette route qui traverse le Haut Var. Ici (à gauche), il devient presque impossible de distinguer le garçon de la fille, si distinction il y a. On aperçoit seulement deux petits êtres que l'automobiliste serait inspiré de protéger en roulant moins vite. Qu'importe leur sexe et la taille de leur cartable.
Et voilà, les vacances sont terminées. Bonne rentrée à tous !
C un peu le serpent qui se mord la queue mais dans le premier panneau, on peut y voir une grande soeur en pantalon prenant sa petite soeur en jupe par la main.
Ce n pas tant le panneau qui est stéréotypé que la manière que nous avons de l en passant par l du billet
Si c une grande soeur et la petite soeur, ne courent elles pas parce qu aurait voulu signifier que le femmes sont toujours en retard, etc.
Il faut un écart de taille pour comprendre qu parle d sur le panneau mais si la jupe est placé sur le grand personnage, on va dire que c une maman. La fille est sensiblement plus petite que le garçon, et l pictural imposait un sac plus petit. Les enfants de maternelle n pas un tout petit sac comparé à celui des collégiens sans que cela émeuvent grand monde ? Il aurait par ailleurs été intelligent de remarquer que le sac des garçons au lycée d est le plus souvent un sac à dos ou un porte document alors que la plupart des filles ont un sac à main, souvent de marque, ce qui autrefois eut été inconcevable, uniforme oblige, jusqu choix du cartable unisexe. Il m d que les panneaux anciens, beaucoup plus dessinés et chaleureux que les panneaux modernes, confondent le genre dans la mode vestimentaire de l alors que les froids pictogrammes actuels rendent les interprétations de genre encore plus crues, car aucun autre élément que la jupe ou la taille ne peut distinguer homme et femme.

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