Ginny Soskey

Arabes et délinquance
Oui, comme l'affirment Eric Zemmour et Jean Pierre Chevènement, les personnes noires et maghrébines sont sur représentées dans les statistiques de le la délinquance. Ce qu'ils omettent de dire, c'est que ce phénomène est essentiellement dû à des facteurs sociaux et de discrimination.
(De nos archives)La Licra a décidé de porter plainte contre Eric Zemmour. Objet de la procédure: les propos du polémiste sur le plateau de Thierry Ardisson, sur Canal+, début mars. chaussures femme pas cher Il avait en effet déclaré:
Les propos d'Eric Zemmour peuvent être considérés comme racistes dans la mesure où ils seraient essentialistes (Mamadou serait trafiquant parce que Mamadou s'appelle Mamadou). (Voir la vidéo)
Dans sa diatribe, Eric Zemmour ne parle pas de condamnations effectives, après enquête, mais de trafiquants. mocassin tbs Un terme qui se réfère largement aux statistiques policières. Lorsqu'ils sont placés en garde à vue, Noirs et Arabes se retrouvent, comme tout citoyen ayant affaire avec la police, inscrits dans le fichier Canonge. Ce fichier a la particularité de classer les interpellés par origine ethnique.
Même si les statistiques du Canonge restent à prendre avec des pincettes, il indique qu'Arabes et Noirs sont surreprésentés (comprendre: plus nombreux en proportion que dans la population totale). A la lecture de ce fichier, L'Express montrait ainsi en 2006qu'à Paris:
37% des 103000référencés étaient blancs19% étaient noirs
Attention: les statistiques policières peuvent être numériquement exactes, mais biaisées. En effet, Noirs et Arabes sont aussi davantage contrôlés et interpellés. Et souvent davantage placés en garde à vue, à une époque où le recours à cette dernière explose.
C'est ce que nous rappellent des études comme celles que mènent la fondation Soros ou encore les sociologues Fabien Jobard et René Lévy. En juin 2009, ils publiaient la première enquête quantitative sur le contrôle au faciès. Montrant que:
un Arabe a 7,8fois plus de probabilité d'être contrôlé qu'un Blanc
un Noir a 6fois plus de probabilité d'être contrôlé qu'un BlancLes sociologues de la délinquance retiennent davantage le critère du niveau de vie que le critère ethnique pour expliquer les différences de comportement transgressif: les classes sociales défavorisées sont davantage délinquantes. Et il se trouve qu'en France, en 2010, les jeunes issus de l'immigration vivent dans des foyers plus touchés par la précarité.
C'est d'ailleurs ce que confirme Laurent Muchielli, sociologue habitué de Rue89, après l'intervention d'Eric Zemmour. Même son de cloche auprès des acteurs de terrain, et notamment éducateurs ou spécialistes de la violence en milieu scolaire.
Pour ces derniers, qu'il y ait davantage de Noirs et d'Arabes parmi les jeunes délinquants n'est pas vraiment un scoop. Mais avant tout le corollaire d'un phénomène socio économique.
Un sociologue à contre courant sur le critère ethnique
Toutefois, un sociologue brasse à contre courant: Sebastian Roché. Contrairement à la plupart de ses pairs, il a décidé de réinvestir une lecture qu'il juge taboue en France, celle de l'origine ethnique.
Durant vingt ans, il a épluché les condamnations prononcées en Isère contre des mineurs. En consignant notamment l'origine des parents des condamnés. Or il affirme que ceux dont au moins un des deux parents est né dans un pays étranger sont davantage délinquants. Vu l'âge des condamnés (des mineurs), la plupart de ces parents sont en réalité issus d'Afrique ou du Maghreb, conséquence des flux migratoires récents.
Le sociologue, qui affirme aujourd'hui avoir été lynché par ses pairs et ne plus publier pratiquement qu'en anglais sur le sujet, ne nie pas totalement le critère de l'origine sociale. Mais il attire notre attention sur un point intéressant: même chez les enfants de cadres supérieurs sans enjeu de précarité, il y a davantage de comportements délictueux chez ceux dont un parent serait né sur le continent africain par exemple.
Sur le terrain, certains trouvent dangereux de faire de telles statistiques à même de donner du grain à moudre aux xénophobes.
Le malaise est perceptible quand on détaille les chiffres mis en lumière par Sebastian Roché. Or ni l'institution scolaire, ni la protection judiciaire de la jeunesse ni même dans la police n'en donnent d'explications.
C'est peut être du côté de la psychologie qu'il faut chercher des clés pour expliquer cette surdélinquance.
Les contrôles au faciès sont loin d'être en effet les seuls pressions discriminantes dans la France de 2010. On sait ainsi qu'il est plus difficile de trouver un logement, un emploi, et même un stage, selon que l'on porte (ou pas) un nom à consonance étrangère et post coloniale. Ou selon la couleur de sa peau.
Face à ce rabâchage de la différence, certains craquent
A force d'être renvoyés à une origine prétendument délinquante (et donc insultés), certains passent ils davantage à l'acte? La défiance vis à vis de l'autorité s'explique t elle par le sentiment d'exclusion?Un immigré nord africain, on lui demandera toujours d'où il vient, contrairement à un Italien. L'assimilation sur la base de la similitude de la couleur de la peau, des prénoms, de la religion, ne peut pas fonctionner.

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