Ginny Soskey

Le Temps Paris
On s'alxmne aux Bureaux du Journal, 5, BOTJLWARD DES ITALIENS, A PARIS (2Vet dansions iesBuream 3e rp( DIMANCHE 22 SEPTEMBRE 190? QUARANTE SEPTIME ANNEE. N 1689 PRIX DE L'ABONNEMENT PAEIS, SE1HE et SEINE ET 0I3E. Trois mois, 14 fr.; Six mois, iJS fr. Un u, 5 fe, DPAET1 et ALSACE LOERAIHE. 17 fr.; 34 fr.; 6S i'fr. DHIOH POSTALE. 1S fr.; 3S fr.; T ïifr, IBS ABOKMEMEMTS DATENT DES i ET 16 DE CHAQCE 1I0IS tek Un numéro (départements) centimes^ PRIX DE L'ABONNEMENT PARIS, SEIHE et SEIHE ET OISE. Trois inois, 14 fr. SU mois, 28 fe.; Un M, 56 fr. 34 Cr.; 68 fr. TOIOHPOSTALE 18 fr,; 36 fr.; "726. LES ABOKHEMENTS DATBKT DES i" ET 16 4>K CHAODE MOIS Un numéro (à PariB) ^ centimes Directeur politique Adrien Hébrard Toutes les lettres destinées à la Rédaction doivent être adressées au Directeur Le Journal ne pouvant répondre des manuscrits communiqués prie les auteurs' d'en garder copie ADRBSSB TLBaRAPHIQUB TEMPS PARIS ANNONCES MM. LAGRANGE, CERF ET Gle, 8, place de la Bour Le Journal et les Régisseurs déclinent toute responsabilité quant à leur teneur TLPHONE, S LIGNES: H 103.07 103.08 103.09 103.32 103.33 Ce numéro est accompagné d'un PETIT TEMPS {supplément gratuit). 1 .1 Paris> ,21 septembre BULLETIN DE L'ETRANGER LE LENDEMAIN MAROCAIN Le Maroc ne fournit pas au reportage quoti 'dien une matière suffisante. Et malgré le zèle du président du conseil à renseigner personnelle ment la presse, on constate depuis quarante huit heures quelque pénurie. Là où il n'y a rien, l'in formation perd ses droits, même pour M. Cle menceau. C'est pourquoi on accueille avec com plaisance les fausses nouvelles, quand on ne déforme pas les vraies. C'est un jeu de fin d'été ,qui n'est pas sans inconvénients. Il convient d'abord d'écarter d'un mot les lé gendes qu'on propage sur les relations franco allemandes. Le Daily Telegraph, après avoir annoncé l'assassinat d'une demi douzaine de ministres chérifiens qui se portent le mieux du monde, et publié dans une dépêche l'exé ution par les Marocains de prisonniers fran çais qui n'ont jamais existé, a abordé la haute diplomatie pour révéler au monde les né gociations engagées entre Paris et Berlin en vue d'un partage du Maroc. Un double démenti français et allemand a fait justice de cette in ,vention étrange, qui si elle eût été autre chose qu'une invention, aurait donné une piètre idée 'de la clairvoyance politique les deux gouverne ments intéressés. L'attitude de l'Allemagne n'a pas varié, et les articles tels que ceux de M. La note par laquelle la chancellerie impé riale a répondu à notre communication sur la police des ports, note dont le texte est iden tique à celui qu'a publié la Gazette de l'Allema gne du Nord, énonçait sur un ton un peu maussade une adhésion limitée à des mesures ;que nous avions présentées comme éventuelles et provisoires rien de plus, mais rien de moins. L'Allemagne aurait d'autant moins de motifs de changer sa position que l'hypothèse /énoncée par nous ne s'est pas réalisée, et que nous n'avons rien fait de ce que nous avions indiqué l'intention de faire. Il serait injuste de reprocher au gouverne ment français cette lenteur à passer de l'idée à l'acte, qui s'est inspirée jusqu'ici d'une juste prudence. Mais il est essentiel qu'elle ne se pro longe pas. Pour cela, il convient de mettre un terme à la confusion qui dure depuis plus d'un mois entre la besogne de représailles que nous ont imposé les massacres de Casablanca et la tâche d'organisation que nous a confiée l'acte d'Algésiras. Cette confusion est la cause des malentendus passagers qui ont surgi entre Pa ris et Madrid. Elle est la cause de l'incertitude qui paraît présider à notre action militaire. Nous croyons que cette incertitude cesserait si l'on se décidait à ne pas attendre de la colonne Drude plus qu'elle ne peut donner. Pour aller loin de Casablanca, cette colonne est trop peu nombreuse. Pour y rester, elle l'est trop. Comme elle n'a plus d'ennemis en ïace d'elle, on en sonclut, ce qui n'est pas exact, qu'il y a un ar mistice caractérisé. Comme d'autre part les en nemis qu'elle pourrait combattre ont reculé, il faudrait pour les joindre faire une expédition. Puisqu'il est entendu qu'on ne la fera pas, il faut tirer de cette résolution négative les con séquences pratiques qu'elle comporte. Après les représailles, la police. Et la police non seulement à Casablanca, mais ailleurs. Cette police, à notre avis, ne doit pas se proposer un champ d'action trop étendu. Sans avoir la présomption de prétendre à distance fixer des chiffres d'effectifs, nous pensons que dans l'ensemble les mesures à prendre pour raient consister dans chaque port en des tra vaux de fortification, soutenus par de l'artille rie, et une garnison de 1,200 à 1,800 hommes. zara chaussure homme Ce ne serait pas assez évidemment pour aller atta quer les Marocains dans leurs repaires. Mais puisque avec 6,000 hommes le général Drude ne leg attaque pas davantage, il n'y a aucune rai son pour maintenir à Casablanca des effectifs excessifs, tout en laissant les autres ports sans aucune protection. Les effectifs européens qui seraient débarqués n'auraient pas un grand rôle à jouer. Et l'on pourrait ainsi préparer la formation des contingents marccains, qui de vront se substituer ultérieurement, et le plus tôt possible, aux contingents français et espagnols. Pour le moment, nous avons l'air de trop em brasser à Casablanca, et trop peu ailleurs, sans du reste avoir obtenu dans le seul port dont nous nous occupions un résultat décisif. N'oublions pas d'ailleurs que tant que nous laisserons à Casablanca des troupes, qui ne sont pas des troupes de police, et tant que de' toute nécessité ces troupes seront sous le com mandement d'un général français, il sera très :difncile sinon impossible d'organiser la police franco espagnole car l'Espagne, qui de vrait commander à Casablanca, nous deman "dera des compensations dans d'autres ports. Et ;ce seront des pourparlers sans fin. Il n'y a qu'une issue à la situation actuelle c'est de revenir à l'acte d'Algésiras, amendé momenta nément dans le sens indiqué il y a trois se maines par la communication concertée de la France et de l'Espagne aux puissances. Cette communication n'ayant provoqué' nulle part 'd'objections, on n'est pas en présence d'un con flit diplomatique européen. Le problème maro cain n'est pas actuellement un problème fran co allemand, mais un problème africain. C'est FEUILLETON I>U ClUpS DU 22 SEPTEMBRE 1907 (S) CHRISTEN RUSSI XXVII Suite TL,a maison de Russi était entourée d'une foule 'de curieux, car, on ne sait comment, le bruit s'était répandu que le mort était le fils du vieux magister, et chacun voulait le voir arriver. Russi l'attendait sur le seuil de sa maison. Dès que son vieil ami fut auprès de lui, il lui prit les deux mains, les serra fortement dans les siennes Régent, lui dit il, et sa voix témoignait d'une émotion inaccoutumée chez' cet; homme sévère, vous avez toujours été un homme pieux, résigné. Nager leva la tête, et on vit des larmes, briller dans ses yeux sans regard. Je vous comprends. Mon fils st mort! 'dit ii. ; Alors Russi passa un bras protecteur autour des épaules de son vieux maître, et le conduisit ainsi dans la salle commune. Lieni était auprès de nous depuis quelque temps déjà, commença t il. (Colomban se re dressa vivement.) Il voulait travailler, gagner honnêtement sa vie. Il désirait se réhabiliter, ajoula t il avec compassion. Colomban soupira profondément. Alors. il n'avait pas mené une vie hon nête jusque là?. Puis, sans attendre la réponse Où est il? ajouta la pauvre père d'une voix tremblante. Russi conduisit le vieillard dans une pièce moublce seulement d'un lit, sur lequel gisaient les restes défigurés du misérable Lieni. Deux femmes veillaient auprès du lit entouré de icierges allumés. Lienhard gisait, la tête enveloppée de linges. donc la situation africaine qu'il faut considé rer. Pour déterminer notre conduite, nous nous bornerons aujourd'hui à formuler une hypo thèse et à poser une question étant donné que nous avons, le 2 septembre,, averti les puissan ces de la nécessité de protéger les ports par une police européenne, et que nul n'a marqué l'in tention de nous en empêcher, quels arguments la France et l'Espagne pourraient elles invo quer pour leur défense si demain ou après de main quelque trouble éclatait dans l'un de ces ports, qu'elles ont revendiqué le droit de garan tir, et pour lesquels elles n'ont rien fait _ 4$> DPCHES TLGRAPHIQUES DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU Temps Berlin, 21 septembre. Guillaume II est arrivé hier matin enPosnanie,où depuis quelques jours les grandes manoeuvres de forteresse ont commencé. L'empereur a été reçu par le ministre de la guerre von Einem et le général d'infanterie Kluck. Il s'est rendu immédiatement sur le terrain de manuvre pour assister au tir à boulet de l'artillerie. La Gazette de l'Allemagne du Nord annonce que le projet de la loi de l'empire sur les associations est étudié en ce moment par le ministère prussien. Le Conseil fédéral commencera sa session d'au tomne le 3 octobre pour examiner les différents pro jets de loi des gouvernements confédérés. On s'occu pera d'abord du budget de l'empire et des lois sur les associations et sur la Bourse, afin de les soumet tre au Reichstag le plus tôt possible. Le secrétaire d'Etat de la marine von Tirpitz, ren tré de son congé, vient de partir pour rendre visite au chancelier à Norderney. Rome, 21 septembre. Les troubles continuent dans les Pouilles. Les ligues agraires exercent un pouvoir tyrannique dans la région de Bari. A Canossa, nouveaux connus vio lents entre les paysans et la troupe deux paysans ont été blessés, un tué. magasin de chaussure femme Hier, sept mille ligueurs ont envahil5,000hectares danslacommune deSanteramo les croyant terres domaniales. En réalité ces terres appartiennent à plusieurs familles de propriétaires, lesquelles n'ont opposé aucune résistance. Les enva hisseurs ont commis de nombreux dégâts. Les débats du procès Nasi commenceront le 4 no vembre seulement, en raison de la difficulté de réu nir les sénateurs en octobre. Saint Sébastien, 21 septembre. Alphonse XIII, accompagné du ministre de la guerre, de l'infant Carlos et de l'état major supé rieur, quitte aujourd'hui, à une heure, Saint Sébas tien pour se rendre aux grandes manuvres de Galice. Le colonel Lapanouse a été désigné pour re présenter la France; il se trouve déjà sur le terrain des opérations. Constantinople, viâ Sofia, 21 septembre. Quoique partageant les idées des Egyptiens rela tivement à l'occupation anglaise do l'Egypte, les milieux officiels ne verraient pas sans inquiétude un changement pouvant entraîner une atteinte à la suzeraineté du sultan, que la politique anglaise con tinue toujours à faire respecter. p DERNIRE HEURE L'avancement des percepteurs V Le ministère des finances communique la note sui vante Poursuivant l'uvre qu'il a entreprise en vue de doter d'un statut régulier les fonctionnaires de son administration, M. Caillaux vient de prendre à l'é gard des percepteurs une première série de mesures destinées à leur assurer des garanties équivalant à celles que les décrets du 2 février 1907 ont déjà ac cordées au personnel des régies financières. Ces nouvelles dispositions, qui seront bientôt complétées par d'autres relatives au mode de recru tement et aux conditions d'accès dans le service de la perception, ont pour objet d'une part de régle menter l'avancement, et d'autre part de limiter le nombre des candidatures exceptionneles. La première de ces mesures se trouve réalisée par l'établissement de tableaux d'avancement départe mentaux, qui après avoir été préparés par des com missions locales et soigneusement revises par une commission centrale, ont été définitivement arrêtés il y a peu de 'jours. Ils comprennent une liste de choix et une liste d'ancienneté, étant entendu que les nominations au choix ne pourront excéder une proportion déterminée, variable suivant les classes. Désormais aucun percepteur ne pourra obtenir d'avancement s'il ne figure au tableau. En ce qui concerne les candidatures exception nelles, c'est à dire celles de l'extérieur (préfets, sous préfets, fonctionnaires de toute autre administra tion), le décret limite la part qui peut leur être attri buée à la moitié des perceptions hors classe, au cin quième des perceptions de lre classe, et au huitième des perceptions de 2 classe. Il exige en outre de tout candidat quinze ans de services directement ré tribués par l'Etat pour être nommé ou promu à une perception hors classe ou de 1" classe, et douze ans pour 1 accès à la 2"> classe. Ces dernières dispositions ont un double objet elles permettront tout d'abord d'éviter le retour de faits regrettables constatés sous certains régimes et à certaines époques au cours desquels toutes les perceptions hors classe ou de 1re classe ont été attribuées à des candidats de l'ex térieur, àl'exclusion de ceux de la carrière; elles mettront en outre obstacleàce que les perceptions les plus recherchées soient attribuées à des candi dats trop jeunes qui, les occupant indéfiniment, ar rêtent l'avancement normal de leurs collègues plus anciens et tout aussi méritants. Enfin, pour permettre aux intéressés de constater eux mêmes l'exacte application des nouvelles pres criptions, les nominations à tous les emplois seront désormais publiées au Journal officiel. L'accord franco libérien Le récent séjour à Paris du président de la Répu blique de Libéria a été marqué par la signature d un arrangement destiné à fixer, d'une façon définitive, > pas été touchées, étaient croisées sur sa poi trine. Russi en prit une, et la plaça doucement dans celle du magister. Au contact glacé, celui ci tressaillit Mon fils, mon Lieni! Est ce toi, mon pe tit gars?. murmura t il avec une infinie ten dresse. Il pressa ses lèvres sur la main rigide; puis se tournant vers Russi Je voudrais baiser son front, dit il d'un ton, suppliant. Mon pauvre vieil ami. ce n'est pas possi ble. Le pauvre Lieni a péri dans un accident. dit Russi, ému. Le malheureux vieillard s'affaissa sur lui même mais se redressant tout à coup Est il mort en honnête homme? interro gea t il presque impérieusement. Et Russi, serrant fortement la main trem blante du vieil homme, répondit sans hésiter Oui! Son visage resplendit de fierté tandis qu'il proférait ce pieux mensonge. Et Josèphe, de bout au pied de la couche, et sachant que son père venait de mentir, trouva qu'il avait bien agi. Car l'aveugle parut transformé soudain. S'agenouillant avec difficulté contre le lit, il posa son front sur la main de son enfant mort; des paroles sans suite s'échappaient de ses lè vres d'abord on ne comprit pas ce qu'il disait; mais bientôt il se redressa, et parla tout haut, d'une voix claire et forte, oublieux évidemment de tous ceux qui l'entouraient. Tu me l'as ramené, Seigneur! disait il. Tu m'as ramené mon garçon, à la fin! Et mainte nant, je le laisse entre tes mains. Prends le, fais de lui ce qu'il te plaira! Conduis le, Sei gneur Il est à toi désormais! Il prit la main du mort, et fit le geste de la placer dans une autre main. Ses yeux sem blaient fixés sur un point bien au delà de la cou che funèbre. 11 voyait les fils d'or du Seigneur; il voyait le fil ténu, lumineux, qui avait enfin ramené son Lieni au port. jCûlomban dormit, ce soir là et le lendemain les llmites de l'Afrique occidenta française et du territoire libérien. L'accord du 8 décembre 1892 por tant délimitation de ces régions était en effet inap plicable sur le terrain, les coordonnées astronomi ques ne coïncidant pas, dans la réalité, avec les accident géographiques et fie 'pouvant par suite sa combiner pour former la ligne frontière. Les négo ciateurs français et libériens ont cherché à utiliser, dans la plus large mesure possible, les lignes topo graphiques naturelles les plus propres à prévenir toutes contestations possibles dans l'avenir et à as surer, de part et d'autre, une domination effective sur les régions délimitées. Ce résultat a été heureusement atteint grâce à des échanges de territoires au moyen desquels on est parvenu à prendre presque partout des cours d'eau comme ligne frontière c'est tout au plus si, sur environ 900 kilomètres de frontière, il y en aura 150 artificiellement déterminés. L'esprit de conciliation dont se sont montrés ani més les négociateurs a été pour beaucoup dans la conclusion d'un arrangement qui ne peut qu'aug menter les sentiments d'ami lié et de bon voisinage existant entre les autorités de nos possessions afri caines et le gouvernement de Monrovia. A ce résultat n'a pas été étrangère l'intelligence dont fait preuve le président Barclay. Les ratifications de l'arrangement en question se ront échangées à bref délai et les opérations d'abor nement seront entamées dans les trois mois qui sui vront cet échange. Le Congo et la Belgique (Dépêche de notre correspondant particulier? Bruxelles, 21 septembre. Le gouvernement a fait distribuer ce matin le texte des amendements qu'il propose au projet de régime colonial en discussion à la Chambre. Ces amendements stipulent que la partie du bud get concernant directement le ministère des colo nies sera soumise aux Chambres belges, tandis que le budge colonial proprement dit sera arrêté par le roi. Le contrôle effectif de la Belgique s'exercera par l'ensemble du conseil des ministres responsables devant le Parlement. C'estainei que le conseïf des ministres aura à dé libérer sur les décrets approuvant les emprunts à ia. charge de la colonie par les ressources extraordi naires et sur les concessions des biens domaniaux. D'autre part, tous les décrets à prendre par le roi doivent être soumis, sauf le cas d'urgence, au con seil colonial, dont les neuf membres nommés par le roi ne peuvent être révoqués que sur la proposition des ministres belges délibérant en conseil. Enfin, un amendement affirme le principe de la personnalité juridique de la colonie distincte de la Belgique. On croit généralement que la droite entière se ralliera à ces amendements, puisqu'ils sont contre signés par M. Helleputte, membre du cabinet de Trooz, qui fit l'opposition la plus énergique avec M. Beernaert au premier projet de régime colonial jugé trop absolutiste. TRISTE PRIVILGE Les représentants des syndicats ouvriers ont tenu récemment, à Christania, un congrès in ternational. Les syndicats anglais, allemands, italiens, belges, danois et norvégiens y étaient représentés. Il ne manquait que les délégués des syndicats français. Et pourquoi ? Un accès de patriotisme ombrageux aurait il éloigné nos syndicalistes de ces assises du prolétariat uni versel ? Que non 1 C'est même tout le contraire. Si les dirigeants de la confédération générale du travail n'ont'pas voulu se mêler à la foule des délégués internationaux, ce n'est point par souci patriotique, c'est par excès d'antipatrio tisme. Cette proposition, d'apparence paradoxale, s'explique pourtant fort bien. Voici. Les syndi cats ouvriers, dans tous les pays, s'efforcent de remplir îeara fouclivus. ils groupent 3oo4>a^, vailletirs d'un même métier ou d'une même in dustrie afin d'obtenir par l'étude en commun et la force du nombre des avantages matériels en faveur de leurs membres. Ils laissent aux comi tés politiques le soin de traiter des intérêts gé néraux du pays, et au parti socialiste celui de préparer aux prolétaires une société où chacun possédera son automobile. Eux, cela ne les con cerne pas les syndicats étrangers s'occupent de statistique, de salaires et de conditions de travail. En France, il en est autrement. Les grands esprits de la confédération, s'ils devaient limi ter leur activité intellectuelle à ces mesquines questions d'amélioration matérielle du sort des travailleurs, se croiraient déshonorés. Obtenir une augmentation de salaire par une action ré fléchie et continue leur paraîtrait uvre tout à fait négligeable. Ils n'en profiterai

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